migrant.e.s ? demandeur.se.s d’asile ? réfugié.e.s ? *

Un.e demandeur.se d’asile est une personne dont la demande de protection est en cours d’instruction. Si la demande est acceptée, la personne bénéficie alors du statut de réfugié.e, tel que défini par la Convention de Genève en 1951. (Quels papiers pour résider en France ?)

Dans son emploi juridique et administratif, le terme réfugié.e désigne donc spécifiquement une personne qui bénéficie du statut de réfugié.e, au sens de la Convention de Genève.
Le même mot est également utilisé dans un sens courant, pour désigner plus généralement des personnes qui partent dans un autre pays afin d’y « chercher refuge », et ainsi échapper à une forte menace (guerre, violence, famine,…).

Source : DataGueule, déc 2015

Pour autant, déclarer « Arrêtons de les appeler migrants, parlons de réfugiés ! » comme le fait Marjane Satrapi est sans doute plein de bonnes intentions, mais porte en creux l’idée que celui qui vient d’ailleurs doit nécessairement fuir la guerre pour être bienvenu, argument que les racistes de tous poils se font un plaisir d’utiliser pour rejeter l’étranger qui ne serait pas « suffisamment » une victime…

Migrer: Passer d’un pays dans un autre pour s’y établir.
Comme un.e combattant.e est quelqu’un qui combat, un.e apprenant.e, quelqu’un qui apprend, un.e migrant.e est donc quelqu’un qui passe dans un autre pays pour s’y établir.
Linguistiquement, le terme « migrant.e » est donc neutre, en particulier, il ne dit rien des raisons du départ. Certains ont beau le charger d’une connotation péjorative, il n’est pas question de leur abandonner ce mot qui dit la personne dans son mouvement actif et non pas dans un état subit.

Les mots « réfugié.e » , « migrant.e » ou « exilé.e » ne disent pas exactement la même chose. Suivant le contexte, ils peuvent tous être inappropriés, entre autre, parce qu’ils mettent l’accent sur le fait que la personne vient d’ailleurs, voire sur une causes de départ forcées à laquelle les personnes concernées ne souhaitent pas nécessairement s’identifier. Dans bien des cas, le mieux est de simplement parler de … « personnes » !

MAJ : 4 janv, 10 mai, 24 nov 2018, 6 sept 2021

* A première vue, c’est vrai que l’écriture inclusive semble un peu lourde à lire, mais ne vous inquiétez pas, ça prendra sans doute encore un peu de temps, mais on va bien finir par s’habituer au fait que ne pas réduire le monde au masculin(-hétéro-blanc), ce n’est pas plus compliqué, c’est juste plus réaliste…